vendredi 29 juin 2012

L'économie autiste

"Les générations futures se souviendront peut-être avec émerveillement d'une phase relativement courte de l'histoire humaine, au cours de laquelle une croissance soutenue de l'économie a été considérée comme possible et nécessaire. (...).
Si nous voulons que les générations futures puissent avoir une vie décente sur notre planète, nous devons mettre en doute ce qui était évident jusqu'à présent et chercher des alternatives. (...) Je souhaite à ce livre de nombreux lecteurs et lectrices et une large discussion publique de ses thèmes."
Ainsi écrit Horst Köhler, économiste, ancien directeur du Fonds monétaire international et ancien président de l'Allemagne, dans sa préface du livre"Postwachstum Gesellschaft " (Société postcroissance) des économistes Irmi Seidl et Angelika Zahrnt.

La recommandation de Köhler n'est que la pointe de l'iceberg d'une réflexion critique sur la croissance exponentielle des pays riches,

 

 

mardi 26 juin 2012


Procès des Déboulonneurs de pub : et la liberté de (non) réception ?

Le Monde.fr |  • Mis à jour le 


"Il serait inique que des barbouilleurs animés par un esprit civique de dépollution des images soient poursuivis et condamnés, alors que tant  d'ignominies dues à la recherche du profit maximum sont tolérées." Edgar Morin.
Le 3 avril, huit personnes du collectif "les Déboulonneurs" comparaissaient à la chambre d'appel correctionnelle de Paris pour avoir barbouillé des panneaux publicitaires. Lors du procès, le réquisitoire du procureur a largement reposé sur l'argument d'une atteinte à la liberté d'expression des annonceurs.





lundi 25 juin 2012


Pour Europe Ecologie les Verts, "la loyauté n'est pas l'obéissance"

LE MONDE |  • Mis à jour le 

Pascal Durand, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) après avoir été celui de Nicolas Hulot lors de la primaire écologiste, doit devenir secrétaire national d'EELV en remplacement de Cécile Duflot, au terme de la réunion du conseil fédéral de ce parti, samedi 23 et dimanche 24 juin, à Paris.

Vous êtes le seul candidat. N'est-ce pas curieux ?
Non. C'est vrai que la logique "historique" des partis politiques, et les écologistes n'y échappent pas, c'est le fonctionnement en écuries, avec la tentation permanente d'en découdre et de se compter. Rien n'empêchait les proches de Daniel Cohn-Bendit, ni qui que ce soit d'ailleurs, de présenter une candidature. Ils ont eu jusqu'à mercredi pour le faire et ne l'ont pas souhaité. J'y vois l'expression d'un besoin de rassemblement et d'une maturité pour l'écologie politique. Cette confiance du mouvement m'oblige, je dois être le garant d'un fonctionnement démocratique et d'un débat respectueux de la diversité des opinions et des parcours.
Vous avez bien observé, aux premières loges, la séquence électorale qui vient de s'achever. Comment expliquez-vous la désaffection des électeurs pour la campagne d'Eva Joly ?
Cette désaffection, je la vois, je ne la nie pas. Mais je pense que le résultat n'est pas le seul problème. René Dumont a fait une campagne qui s'est soldée par un score ridicule, 1,54 %, mais il a marqué les consciences et l'histoire de l'écologie. Ce qui m'a frappé, moi, c'est que le projet que nous portions n'a pas intéressé. C'est un paradoxe sur lequel il va falloir nous pencher, et rapidement, sous peine d'être marginalisés. Nous avons convaincu l'opinion d'une certaine urgence écologique, et pourtant nous ne parvenons pas à être entendus sur nos solutions.


lundi 18 juin 2012


Elections législatives

Résultats provisoires pour le 2nd tour des élections législatives

Sur les 1 067 225 d’électeurs inscrits, le taux de participation global s’élève à 20,6 % (20,9 % au 1er tour), le nombre de votants est de 219 803 et le nombre de suffrages exprimés de 214 793.
Le vote à l’urne a été utilisé par 98 516 votants soit 44,8 % (41 % au 1er tour), le vote par correspondance par 3 612 votants soit 1,6 % (2 %) et le vote par internet par 117 676 votants soit 53,6 % (57 %).
Ces résultats sont provisoires et publiés sous réserve des éventuelles rectifications auxquelles pourrait procéder la Commission électorale.
La Commission électorale se réunira le lundi 18 juin afin de procéder au recensement général des votes de chacune des onze circonscriptions législatives. A l’issue de ces opérations, qui devront être achevées au plus tard le lundi à minuit, elle proclamera les résultats en public (article R. 109 du code électoral).

RÉSULTATS CONSOLIDES

VOTE A L’URNE

VOTE PAR CORRESPONDANCE

VOTE PAR INTERNET


Les illusions d'optique du scrutin majoritaire

LE MONDE |  • Mis à jour le 


L'hémicycle de l'Assemblée nationale.

Pour la quatorzième fois depuis 1958, le général de Gaulle a gagné les élections législatives. Pour la quatorzième fois, le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, instauré en même temps que la Ve République, a permis de dégager une majorité parlementaire capable d'épauler l'action du pouvoir exécutif. C'est-à-dire, hormis les trois périodes de cohabitation des années 1980 et 1990, l'action du chef de l'Etat.

Comme François Mitterrand en 1981, François Hollande peut donc remercier le "grand Charles" de sa détermination à mettre un terme au scrutin proportionnel qui avait largement nourri la confusion du "régime des partis". Au soir du 17 juin, en effet, le Parti socialiste a obtenu 278 sièges de députés. Avec ses plus proches alliés - divers gauche (22) et radicaux de gauche (13) -, il franchit donc largement la barre de la majorité absolue de 289 sièges.
Avec le renfort des 18 élus d'Europe Ecologie-Les Verts, des 10 élus du Front de gauche et des 2 indépendantistes martiniquais, ce sont 343 députés qui siégeront à la gauche de l'hémicycle. En nombre, sinon en pourcentage, jamais la gauche n'avait obtenu un résultat aussi flatteur. Cette force parlementaire est d'autant plus remarquable que, pour la première fois également sous la Ve République, la gauche est majoritaire au Sénat depuis l'automne 2011.
Les Français ne se sont donc pas contentés de confirmer le résultat - serré - de l'élection présidentielle. Par la grâce du mode de scrutin, ils l'ont nettement amplifié et ont "choisi la cohérence", comme l'a souligné le premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Cette cohérence les a conduits à élire, ou réélire, les 25 ministres qui se présentaient à leurs suffrages, ce qui n'est pas un mince témoignage de confiance envers l'équipe gouvernementale. La même cohérence, enfin, accorde la majorité au seul Parti socialiste, qui, en cas de besoin, ne sera donc pas tributaire de l'accord des écologistes et des communistes (comme en 1997) et moins encore de quelques voix centristes (comme en 1988).
Sans même évoquer le relais dont ils disposent dans de très nombreuses collectivités locales, le président de la République et le premier ministre ont désormais en main tous les leviers pour agir. Compte tenu des difficultés qui les attendent dès demain - le rétablissement de comptes publics lourdement dégradés, la relance d'une croissance en berne, la décrue d'un chômage qui touche près de 10 % de la population active, la refondation d'une Europe pour l'heure flageolante -, ce n'est pas du luxe.
Le paradoxe du scrutin majoritaire n'en est pas moins évident. La force de frappe parlementaire qu'il accorde au gouvernement peut être une promesse d'efficacité. Mais elle ne saurait masquer l'étroitesse de sa base politique réelle.
Les records d'abstention enregistrés au premier et, plus encore, au second tour des législatives relativisent singulièrement l'adhésion du pays à l'équipe au pouvoiret à son programme. Le 17 juin, près d'un électeur sur deux s'est abstenu d'allervoter. Selon l'enquête d'Ipsos pour Le Monde (lire page 14), c'est même une nette majorité des moins de 44 ans qui ont boudé les urnes, ainsi que les catégories populaires et les plus modestes (employés, ouvriers, revenus inférieurs à 1 200 euros par mois).
La conséquence de cette défection, ou de cette indifférence électorale, est impressionnante. Au premier tour de scrutin, celui où chaque parti se compte, le Parti socialiste avait recueilli 29,2 % des voix exprimées, soit 16,4 % des électeurs inscrits. Au soir du second, il rassemble à lui seul presque la moitié des députés.
La comparaison avec l'élection présidentielle est encore plus saisissante car, du fait de la participation beaucoup plus forte (80 %), elle reflète de façon plus exacte les attentes et les choix des Français. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Ainsi, la présidente du Front nationalMarine Le Pen, a recueilli 17,9 % des suffrages le 22 avril ; huit semaines plus tard, son parti n'est parvenu à faire élire que deux députés ; encore cela apparaît-il, faute d'alliances de second tour, comme une prouesse.
De même, François Bayrou a recueilli plus de 9 % des suffrages ; son parti, leModem, n'a obtenu que deux députés. Mme Le Pen et M. Bayrou ont attiré les faveurs de plus d'un électeur sur quatre ; leurs idées ne seront représentées à l'Assemblée que par quatre députés sur 577...
Enfin, en dehors du président sortant et de son successeur, trois personnalités ont marqué la joute présidentielle : Mme Le Pen et M. Bayrou, déjà cités, ainsi queJean-Luc Mélenchon. A eux trois, ils ont recueilli plus de 13 millions de voix le 22 avril ; mais aucun des trois ne siégera à l'Assemblée.
Quelles que soient les causes de leurs échecs respectifs - terribles pour MM. Bayrou et Mélenchon, tant ils témoignent de l'impasse personnelle dans laquelle ils se sont fourvoyés, prometteur en revanche pour Mme Le Pen -, et quoi que l'on pense de leurs idées, il y a là une distorsion de notre système représentatif. Presque une anomalie démocratique.
Ajoutons l'éviction de l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal, victime d'un traquenard électoral à La Rochelle. La dignité de son ralliement à François Hollande, après son échec à la primaire socialiste, puis son impeccable campagne en soutien au champion socialiste auraient mérité un sort moins cruel. Mais l'on ne doute pas qu'elle saura le surmonter et "rebondir". Du moins le lui souhaite-t-on.
L'Assemblée nationale sera donc privée de ces voix fortes et singulières. C'est la règle du jeu, dira-t-on : sans alliances majoritaires, les forces politiques sont laminées par le mode de scrutin. Pour éviter les dangereuses illusions d'optique qui peuvent en résulter, François Hollande serait bien inspiré de prendre deux précautions.
La première, à terme, sera de tenir son engagement d'introduire "une part de proportionnelle à l'Assemblée nationale". Réforme délicate, tant elle risque deheurter les gardiens du temple gaullien. Mais réforme indispensable si l'on veutsurmonter le scepticisme des Français à l'égard du Parlement et leur garantir qu'à l'avenir toutes les forces politiques significatives y seront peu ou prou représentées.
La seconde précaution est immédiate : elle consiste, pour la majorité, à prendre la juste mesure de sa victoire et à ne jamais oublier l'étroitesse de sa base électorale. Sinon, elle s'exposera à de sérieuses déconvenues, comme d'autres avant elle, de gauche comme de droite.
courtois@lemonde.fr

mardi 5 juin 2012

La gauche largement majoritaire en Italie, Grèce et Turquie.

Lors du premier tour des élections présidentielles 2012, la gauche était parvenue à travers ses 5 candidats (Hollande, Mélenchon, Joly, Poutou et Arthaud) à rassembler une courte majorité des Français établis en Italie, avec 50,87% des suffrages exprimés. 
Cette fois-ci, par l’intermédiaire de Daphna Poznanski (PS), Pierre Jestin (EELV), Michèle Parravinici (FDG) et Corine Rouffi (PRG), l’ensemble des partis de gauche récoltent 59,48% des voix. 
Dans la circonscription de Milan (Milan, Bologne, Trieste, Florence, Turin, Gênes) la gauche progresse de 12 points, l'exacte différence entre le score d'Eva Joly (5%) et de Pierre Jestin (17%).
Aux premières places en Italie, la candidate du Parti Socialiste (34,48%) distance nettement sa rivale de l’UMP Valérie Hoffenberg (24,27%).Le résidant milanais Pierre Jestin (EELV) réalise en Italie son tout meilleur score avec 15,9% des voix, et se positionne sur la troisième marche du podium en Grèce, Italie et Turquie. 
La représentante du Front de Gauche Michèle Parravinici effectue de son côté un score similaire à celui obtenu par Jean-Luc Mélenchon le 22 avril dernier (8,27%), juste devant Philippe Karsenty (6,84%). Huguette Livernault-Levy du Front National récolte quant à elle 5,87% voix. Du côté des "petits candidats", Julien Lemaitre (Solidarité et Progrès) et Gil Taieb (indépendant) réalisent les résultats respectifs de 1,62% et 1,37%, tandis que Corinne Rouffi (Parti radical de Gauche) et Guy Fitoussi (Indépendant) ne parviennent pas à dépasser le seuil symbolique des 1%. 
A noter que seulement 19,9% des inscrits sur les listes consulaires italiennes se sont prononcés lors de ce scrutin. (Pour connaître les résultats détaillés par circonscription consulaire, voir tableau ci-dessous).

Résultats détaillés par circonscription consulaire en Italie








Résultats détaillés par pays